Adolf Hitler écrit en 1924 : "Un Etat qui refuse la contamination des races doit devenir un jour le maître de la terre." Rien ne prédestinait cet homme, né le 20 avril 1889 dans un petit village autrichien d’une union consanguine, à devenir un jour le Führer, le dictateur de l’Allemagne. Elève médiocre, couvé par sa mère, puis artiste raté et solitaire, il fuit le service militaire en 1913. L’expérience de la Première Guerre mondiale et l’humiliation de la défaite vont métamorphoser Hitler, faire de lui un nationaliste exacerbé, habité par une vision et investi d’une mission : sauver l’Allemagne. Le pays est secoué par des convulsions révolutionnaires. C’est alors qu’Hitler, à tout juste 30 ans, fait son entrée en politique. Très vite repéré pour ses talents d’orateur, il devient le porte-parole d’un des nombreux groupuscules d’extrême droite, le DAP. Galvanisé, le public des brasseries de Munich applaudit son fanatisme nationaliste et antisémite. Alors que l’Allemagne sombre dans une inflation galopante, Hitler, aveuglé par son succès, tente, en 1924, un putsch avec ses miliciens, les SA. C’est un fiasco. Il échappe de justesse à la mort et son nom retombe dans l’oubli. Du fond de sa cellule, Hitler écrit le livre de la haine, Mein Kampf (Mon combat). A sa sortie de prison, il repart à la conquête du pouvoir, cette fois par la voie légale. Mais les Allemands ne s’inquiètent pas. Hitler n’est alors pour eux qu’un illuminé aux marges de la vie politique allemande.